Comment ne pas frémir alors en lisant la très sérieuse étude danoise parue dans le Lancet du 9 septembre dernier ? Le stress psycho-social majeur (décès d’un proche, découverte d’un cancer) durant la grossesse est responsable d’une augmentation de 54% du risque relatif ajusté de malformation cérébro-médullaire foetale et de 14% du risque d’autres malformations. Ce risque est multiplié par 2,60 si deux drames frappent durant la même grossesse. Et dans cette logique cumulative, le risque est multiplié par 2,99 lors d’une deuxième grossesse, si celle-ci est soumise à l’épreuve d’un nouveau drame. L’événement qui retentit le plus sur le foetus est la mort d’un autre enfant de la fratrie lors du premier trimestre de la grossesse, période embryonnaire critique : le risque est alors quasi quintuplé (multiplié par 4,75) d’une malformation de la crête neurale (cerveau et rachis). Si ce décès est inopiné (mort subite du nourrisson) le risque de malformations neurologiques est multiplié par 8,26. Des chiffres qui ne sont pas substantiellement modifiés après le niveau socio-culturel et les pathologies sous-jacentes. A noter le moindre retentissement des drames impliquant le partenaire ou conjoint.
Ce constat effrayant n’est pas surprenant si l’on considère la cascade hormonale neurovégétative induite par le stress. Une bonne raison de prendre en charge adéquatement et rapidement les femmes enceintes vivant des drames.