11 Vaccins obligatoires pour les enfants de moins de 2 ans

Par Frantz Lecarpentier -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Année 2017 - Théragora N° 7 - Page 0 - crédits iconographique Phovoir

 

C'est un fait, on meurt encore de la rougeole en France aujourd'hui. Et pourtant il existe un vaccin. Mais la rougeole n'est pas seule en cause. A ce jour, les enfants de moins de deux ans sont vaccinés obligatoirement contre la diphtérie, le tétanos et la polio. C'est bien, mais c'est insuffisant. Alors les pouvoirs publics ont pris une décision courageuse d'imposer et d'étendre la vaccination obligatoire de 3 à 11 vaccins pour les enfants.
Courageux car, à tort ou à raison dès que l'on parle de vaccins les avis dans la population française sont parfois très tranchés et il n'est pas rare de trouver des citoyens totalement hostiles à la vaccination de leur progéniture.
Madame la ministre nous à rassurés, cela ne coûtera rien puisque l'assurance Maladie et les mutuelles couvriront 100% des dépenses. Et pour les cas particuliers le ministère travaille dessus.
Madame Buzyn sait qu'il va falloir faire preuve de pédagogie pour passer des recommandations à l'obligation mais elle nous explique avec patience son plan d'action qui verra le jour en 2018.
Ne l'oublions jamais, le vaccin nous protège mais il protège aussi les autres. Car à l'heure ou  des pays émergeants ne rêvent que de disposer tout simplement des vaccins n'ayons pas peur de protéger nos enfants dans notre pays privilégié. Et que les industriels se mettent au travail pour fournir les doses de vaccin en quantité suffisante dès 2018. 

 

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé va proposer au Parlement de rendre obligatoires 8 vaccins supplémentaires jusqu'alors recommandés pour la petite enfance, en complément des 3 vaccins actuellement obligatoires.
Cette décision répond à une nécessité de santé publique. La France a des taux de couverture vaccinale meilleurs que les autres pays pour les vaccins obligatoires, mais ils sont en revanche très insuffisants pour la plupart des vaccins recommandés.

 


Cette couverture vaccinale insuffisante, à l'origine d'épidémies, a conduit à la réémergence de certaines maladies et engendré des hospitalisations et des décès évitables. Ces maladies transmissibles sont, en outre, particulièrement dangereuses pour les enfants et les personnes plus les fragiles : la vaccination n'est pas seulement un acte individuel, elle est également destinée à protéger son entourage.

Se faire vacciner permet de se protéger et de protéger les autres.

Les vaccins contre l'haemophilius influenzae B (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites), la coqueluche, l'hépatite B, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le méningocoque C (bactérie provoquant des méningites), le pneumocoque (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites) seront désormais obligatoires. Les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite le resteront.
La vaccination a permis de sauver des millions de vies, en enrayant la transmission de certaines maladies infectieuses et en participant à leur éradication. Les chiffres en attestent.

Avant la généralisation de la vaccination, durant la seconde moitié du XXème siècle, on déplorait annuellement 3 000 décès par diphtérie et 200 décès d'enfants par poliomyélite en France. Le tétanos entraînait environ 1 000 décès par an, on en compte aujourd'hui moins de 5 chaque année.
Depuis l'introduction de la vaccination, les infections invasives à haemophilus influenzae de type B ont baissé de plus de 95% alors que l'on observait près de 600 cas par an auparavant.


Grâce à la vaccination contre les infections invasives à pneumocoque chez l'enfant depuis 2003, le nombre de ces infections, source d'hospitalisation et de complications, a été réduit de moitié. Grâce à l'immunité de groupe, on observe également une diminution de 40% de ces infections sévères chez l'adulte et les personnes âgées.

Mais la couverture vaccinale n'est pas suffisante pour protéger la population de façon satisfaisante.

Les infections invasives à méningocoque C peuvent provoquer de graves séquelles (notamment un retard mental) et sont parfois mortelles. Entre 2011 et 2015, 255 cas ont été déclarés chez des sujets âgés de 1 à 24 ans. Parmi eux, 25 sont décédés. Ces cas et ces décès auraient pu être évités par la vaccination.

Les couvertures vaccinales contre l'hépatite B sont insuffisantes en France : 40% chez l'adolescent, 60% chez l'adulte. On estime que plus de 2 000 cas d'hépatite B sont survenus en France entre 2006 et 2013 chez des sujets non vaccinés. Outre les atteintes aiguÌ?es parfois mortelles (14 hépatites fulminantes en 2016-2013 parmi les 408 survenues chez des sujets non vaccinés), ces infections peuvent exposer à des formes chroniques sévères (cirrhose, cancer du foie).

 

En ce qui concerne la rougeole, la couverture vaccinale à 2 ans est de 78% alors que, tant qu'elle n'atteindra pas le niveau de 95 %, le risque de vagues épidémiques périodiques persistera. Entre 2008 et 2016, plus de 24 000 cas de rougeole ont été déclarés en France. Près de 1 500 cas ont présenté une pneumopathie grave, 34 une complication neurologique et 10 sont décédés.
L'extension de l'obligation vaccinale permettra de répondre à ces enjeux majeurs de santé publique.

En pratique, l'extension à 11 vaccins obligatoires représente 10 injections pour les enfants, étalées sur 2 ans. Au moins 70 % des enfants connaissent déjà ces 10 injections sur 2 ans et 80 % plus de 8 injections.

Tous les vaccins obligatoires seront pris en charge à 100 % : 65 % de leur prix est remboursé par l'Assurance maladie, 35 % par les assurances complémentaires qui offrent un « contrat responsable ». Les patients n'auront pas de coût à leur charge. Par ailleurs, il existe différents circuits adaptés, notamment les centres de vaccination, qui proposent des prises en charge totalement gratuites. Un rendez-vous annuel sera instauré pour faire l'état des lieux de la vaccination en France : progression de la couverture vaccinale, épidémiologie des maladies concernées, pharmacovogilance, nécessité de faire évoluer la liste des vaccins obligatoires�

 

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