Novartis fait partie des leaders mondiaux de l’industrie pharmaceutique et possède une taille particulièrement importante. Le groupe suisse – puisqu’il est originaire de Bâle – est ainsi présent dans nombre de pays au travers de filiales et emploie quelque 15 000 salariés à travers le monde.
C’est d’ailleurs cette taille qui lui permet de disposer d’une dizaine de centres de recherche et de production dont, en France, le site d’Orléans, spécialisé pour l’Europe dans les produits effervescents, les sirops ou encore les timbres transdermiques et le site d’Uninge, où sont produits les ampoules injectables, les suppositoires, les crèmes et les pommades… Sans oublier le centre de biotechnologies « Biotech » pour les médicaments issus du génie génétique.
Novartis est ainsi à même de proposer des médicaments sur les principales aires thérapeutiques telles que l’oncologie, l’hématologie, l’immunologie, la dermatologie, les voies respiratoires, les maladies cardiovasculaires, la neurologie ou encore l’ophtalmologie.
Les Bigs Pharmas sont donc, en quelques sortes des multinationales, puisque le terrain de jeu des « big pharma » n’est rien de moins que le monde entier. Elles proposent donc les mêmes produits aux quatre coins de la planète, avec toutefois des variantes dans les noms, et disposent de centres de recherche et de sites de production dans les pays jugés les plus intéressants soit du point de vue du coût de la main d’œuvre, soit en raison de la taille du marché national, comme la France en l’occurrence.
Elles sont également le fruit d’un mouvement de concentration sans précédent qui a agité le secteur pharmaceutique dans les années 90. Une évolution somme toute logique, puisque le leader mondial ne possédait guère plus de 10% des parts du marché global.
Les laboratoires pharmaceutiques ont donc eu à cœur de se rapprocher pour atteindre la fameuse taille critique. Et comme ils partaient généralement de loin, ils ont d’abord fusionné entre voisins, à l’instar de Ciba-Geigy et de Sandoz, les deux parents bâlois qui, le 7 mars 1996, ont annoncé la naissance de Novartis.
Un rapprochement synonyme de succès, puisque pour son premier exercice, le groupe bâlois a affiché un résultat d’exploitation de 5,78 milliards de francs suisses, en progression de +38% et un bénéfice net en hausse de 43%. Mieux ! Novartis pouvait se réjouir d’avoir fait passer son taux de rentabilité nette de 13,9% à 16,7%.
« Big » est dès lors devenu synonyme de « beautiful » à l’époque. Mais dans les années 2000, le concept de sciences de la vie qui avait fondé ces fusions a vu son périmètre réduit à la seule santé humaine. Les branches agricultures ont ainsi été cédées et, par la suite, au sein de ces grands laboratoires pharmaceutiques la partie automédication, voire la partie générique ont également fait l’objet de cessions ou d’autonomisation.
Pour Novartis, ces réorganisations ont néanmoins été anticipées puisque le groupe a été dès le départ constitué de huit sociétés juridiquement indépendantes et autonomes sur le plan opérationnel. Elles regroupaient ainsi la pharmacie, la médication familiale, l’ophtalmologie, la nutrition, la santé animale, l’agrochimie, les graines, les semences. Ces dernières quitteront toutefois le giron du groupe pour donner naissance à Syngenta... puis à Monsanto. Mais ceci est une autre histoire.
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