En moyenne en France, on estime que 3 à 4 femmes sur 10 pourraient être victimes de violences conjugales dans la patientèle d’un médecin généraliste. Le plus souvent, ces femmes n’abordent pas spontanément les violences qu’elles subissent. Les conséquences physiques et psychiques de ces violences sont alors mal prises en charge.
C’est pourquoi la HAS encourage les professionnels de premier recours à faire savoir à leurs patientes qu’ils sont un interlocuteur à leur écoute. Mais aborder le sujet est délicat et cette recommandation peine à entrer dans leurs pratiques quotidiennes. Les freins sont multiples : méconnaissance de l’ampleur du problème ou du phénomène d’emprise, sentiment d’impuissance et découragement, peur de dégrader la relation avec la patiente…
Pour suivre l’évolution des pratiques des médecins généralistes, la HAS a mis en place un baromètre en lien avec l’institut BVA : près de 1000 femmes ont été interrogées en octobre 2022 et en octobre 2023 pour savoir si le sujet avait été abordé en consultation par leur médecin.
Les deux premières mesures de ce baromètre mettent en évidence une stagnation des pratiques. En 2022 comme en 2023, peu de femmes déclarent avoir été interrogées par leur médecin généraliste sur leur relation avec leur partenaire (14 %), et encore moins déclarent avoir été directement questionnées sur d’éventuelles violences conjugales (3 %). Parmi les répondantes, une femme sur cinq déclare pourtant subir ou avoir subi des violences (physiques, verbales, psychologiques, sexuelles…) de la part de leur partenaire.
Contrairement aux craintes de certains professionnels, 96% des femmes interrogées considèrent qu’un questionnement systématique par le médecin est une bonne chose (48% une très bonne chose, 48% plutôt une bonne chose). Interrogées sur une batterie d’items, 9 femmes sur 10 estiment même qu’aborder ce sujet en consultation est important, légitime et rassurant.
HAS : la minute reco « Violences conjugales : comment les repérer ? »