La Mutualité Française partage les grands constats présentés. Notre système de santé, qui s'est construit autour de l'hôpital pour répondre aux pathologies aigües, ne répond plus aux besoins de santé de la population. Ces besoins ont évolué avec le vieillissement et l'augmentation des maladies chroniques et les patients recherchent une réponse de qualité et de proximité. L'organisation du système, et ses modes de tarification, ne répondent plus suffisamment non plus aux aspirations des professionnels de santé qui recherchent un exercice regroupé et veulent se recentrer sur leur activité médicale, infirmière ou de pharmacie.
La Mutualité Française souligne l’ambition affichée de certaines mesures en particulier : la fin de l'exercice isolé d'ici 2022, la création d'une profession intermédiaire, les assistants médicaux qui seront 4000 d'ici 2022, et enfin la constitution de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Ces CPTS sont le chaînon manquant pour décloisonner notre système en créant un réseau de santé de proximité.
Avec le regroupement de tous les professionnels de santé d'un territoire, et leur articulation avec les hôpitaux de proximité et l'offre médico-sociale, les CPTS devraient offrir une réponse coordonnée et large aux besoins de santé (permanence des soins, "petites" urgences, orientation du patient, etc) pour notamment limiter les recours non pertinents aux services hospitaliers, en particulier les urgences.
La Mutualité Française accueille également avec satisfaction la limitation de la part des soins financée à l'acte et le développement de rémunérations forfaitaires, en complément ou alternatives à l'acte. En revanche, elle sera vigilante à ce que la participation des organismes complémentaires d'assurance maladie au financement de ces nouvelles rémunérations, soit visible par les professionnels et les assurés et ne prenne pas la forme d'une taxe comme pour le forfait patientèle médecin traitant.
Quelques jours après l'annonce du "plan pauvreté", la Mutualité Française s'interroge sur la portée des mesures visant l'accès aux soins des plus démunis. Elle souhaite un soutien plus fort de l'action des centres et maisons de santé installés dans les quartiers de la politique de la ville.
Elle considère que la suppression du numerus clausus n’est pas une réponse suffisante à l’inégale répartition des médecins sur les territoires.
La Mutualité Française s'engagera, avec son réseau de centres de santé, de cliniques et d'Ehpad dans la bonne mise en oeuvre de cette transformation globale du système de santé.