Une semaine après l'imbroglio né de « l’intrusion » dans l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, de manifestants du 1er mai, la confusion règne toujours. Le gouvernement soutient toujours le ministre de l’intérieur qui a parlé « d’attaques ». De leur côté les responsables de l’Assistance publique des hôpitaux et de l’hôpital concerné, qui ont vilipendé les manifestants, ont bien du mal à justifier leur propos et doivent faire face aux critiques très vives des personnels médicaux et soignants.
« Prenez garde aux choses que vous dites.. » Christian Castaner, et avec lui Martin Hirsch, et la directrice de la Pitié Salpêtrière Marie-Anne Ruder, seraient bien avisés de suivre ce conseil de Victor Hugo …La précipitation dont ils ont fait preuve, dans ce qu’il convenu désormais d’appeler « l’affaire du 1er mai » leur est aujourd’hui vivement reproché…
« On a attaqué un hôpital » a dit le ministre de ‘intérieur, « on aurait pu déplorer des morts » s’est écrié le directeur de l’APHH ; « les personnels et les malades ont été menacés » a surenchéri la directrice de l'établissement. Las…quelques heures plus tard, ces affirmations étaient contestées par des personnels beaucoup plus mesurés, qui assuraient qu'ils ne s'étaient pas sentis en danger.
On se perd en conjonctures sur une telle erreur de jugement de responsables de haut niveau et surtout sur les raisons qui ont poussé en particulier le ministre à se ruer sur les micros et les caméras pour accuser les manifestants des pires turpitudes. A moins qu’il ne soit agi, comme le supposait un quotidien national, de jeter l’opprobre sur un mouvement qui embarrasse le pouvoir depuis des semaines et des mois.
Mais un tel raisonnement ne peut s’appliquer, on l’espère, aux dirigeants de l’Assistance Publique et de l’hôpital. A moins qu’ils n’aient été en « service commandé ». Auquel cas, comme le rapporte un journaliste, l’affaire serait plus embarrassante…Mais choqués, des personnels médicaux en particulier se sont tournés vers Martin Hirsch qui, sans se renier totalement, a quelque peu atténué ses propos ; quant à la directrice de la Pitié Salpêtrière, elle doit face à des personnels et des syndicats qui lui demandent avec insistance des explications.
La situation est d’autant plus embarrassante pour les responsables de l’Assistance ce publique et de l’hôpital, qu’en marge de cette affaire, mais toujours au sein de ce même établissement de soins, un étudiant logeant dans une résidence du CROUS de l’hôpital, mais ne participant pas à la manifestation, a été poursuivi et frappé par des policiers à moto. L’affaire révélée par Médiapart, et par une vidéo tournée par un autre étudiant, doit faire d’objet d’une enquête de l’IGPN, l’inspection générale de la police nationale.
On n’a pas encore entendu les réactions du directeur de l’APHP et de la directrice de l’hôpital. Mais gageons que cela ne devrait guère tarder…