Lors du XXIVe congrès PHR les trois syndicats de pharmaciens d'officine réclament la mise en place des nouvelles missions

Dessiner le futur de la pharmacie d'officine

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr

Réunis à l’occasion du 24e congrès PHR, les représentants des trois syndicats représentatifs des pharmaciens d’officine ont dressé un bilan sombre pour l’officine avant d’insister sur la nécessité de changer de toute urgence de modèle économique. S’inscrivant dans la lignée de la loi HPST, les représentants de la profession revendiquent ainsi de nouvelles missions pour échapper à la dépendance de la marge à la boite.

« Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) aura un impact sur le médicament et ne sera donc pas neutre pour l’Officine. » Se faisant l’écho des propos tenus par la présidente de la Commission des affaires sociales, Catherine Lemorton (PS Haute Garonne), Lucien Bennatan, président du groupe PHR, a d’emblée planté le décor : les perspectives pour l’officine sont sombres.

D’autant que « ce nouveau PLFSS sera identique à celui de l’année passée et à celui de l’année à venir, puisqu’il s’inscrit dans la cadre d’un plan triennal qui prévoit 3,5 milliards d’économie sur le médicament et 2,5 milliards d’euros de maîtrise médicalisée », a surenchéri le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines (USPO), Gilles Bonnefond.

 

Année noire

C’est donc une réelle source d’inquiétude pour le réseau qui se trouve déjà en pleine zone de turbulences. Selon le président de l’USPO, « L’année 2015 peut ainsi se résumer en deux mots : chute des chiffres d’affaires et dégringolade de la marge ». Un constat qui fait dire à Jean-Luc Fournival, président de l’union nationale des pharmacies de France (UNPF) : « L’année 2015 est une année noire pour la pharmacie française ». Pour preuve, les huit premiers mois de l’année se sont traduits par une baisse de -2,4 % de la marge et un recul de -1,5 % du chiffre d’affaires.

Ces deux chiffres suffiraient à démontrer que les baisses de prix prévues par les PLFSS précédents n’ont pu être compensées efficacement par les accords conventionnels qui pourraient se résumer à « une politique du moins pire ». Un point de vue que conteste Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutique de France (FSPF). « Outre que les accords conventionnels ont permis de sécuriser une partie de la rémunération des officinaux, ils ont évité une catastrophe économique en instaurant le principe de l’honoraire et donc en changeant de mode de rémunération », explique-t-il. Pas question pour autant, de se contenter de ces mesures quand bien même elles engageraient la profession jusqu’en 2017.

 

Acte de dispensation

Pour les représentants syndicaux, il faut rapidement trouver de nouveaux leviers pour préparer la réforme du métier et du mode de rémunération. « Mon ambition économique est de stabiliser sur la partie dispensation et de chercher la croissance sur des dispositifs d’accompagnement et de sortie d’hôpital qui peuvent être prévus au plan national ou dans le cadre de dispositifs locaux», explique le président de la FSPF. A charge alors pour l’Etat de s’orienter vers un acte de dispensation avec comme corolaire, selon Philippe Gaertner, « un honoraire à l’ordonnance ».

Mais la loi de modernisation du système de santé ne prévoit rien de concret pour les pharmaciens. « Une aberration à l’heure où les patients souffrant de pathologies chroniques nécessitent une prise en charge interprofessionnelle », précise encore Gilles Bonnefond avant d’ajouter : « c’est d’autant plus regrettable que la loi hôpital, patient, santé, territoire (HPST) avait montré la voie à suivre ». Et Philippe Gaertner de surenchérir : « Ce texte est fondamental en ce qu’il définit le pharmacien par ses missions et non plus par son statut de dispensateur de médicaments ».

 

Acteur de santé
 

Un avis partagé par Jean-Luc Fournival qui considère que la pharmacie française vit un changement de modèle économique. « Avec la baisse inéluctable de la part du régime obligatoire dans la marge des officines, le pharmacien doit donc accompagner ce changement de paradigme et endosser le statut de pharmacien clinicien », explique le président de l’UNPF. Philippe Gaertner, quant à lui, considère que « la réalité de la pharmacie d’officine passe d’abord par la dispensation du médicament » et que c’’est ce statut de professionnel de santé dispensateur de médicament qui « justifie l’évolution de la profession vers d’autres éventuelles missions ».

Jean-Luc Fournival voit néanmoins cette transition comme « l’unique moyen de fermer la porte à la GMS car le seul fait d’accompagner le patient et de lui trouver des solutions thérapeutiques adaptées permet à chaque officinal de jouer son rôle d’acteur de santé et d’aller au-delà de la simple dispensation de boites ». A défaut, le président de l’UNPF considère que le taux de chômage de la profession, qui est déjà supérieur à 10 %, continuera à progresser sans que l’Etat n’envisage le moindre plan de sauvegarde. Pas question pour autant d’attendre. Convaincu que « le pharmacien de demain sera obligatoirement entrepreneur, Jean-Luc Fournival considère que la profession ne peut compter que sur elle-même pour préparer l’avenir ». A condition d’avancer unis…

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