Les officinaux ne veulent plus exercer seuls. Les dernières données démographiques publiées par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) confirment la tendance déjà constatée les années précédentes : l’exercice professionnel sous une forme sociale a de plus en plus la cote.
Alors que le nombre de holding – les sociétés de participations financières de professions libérales (SPFPL) – a triplé en l’espace d’une année, en 2014, seules 6 500 officines étaient encore exploitées en propre. Forte de 650 nouvelles structures enregistrées en 2014 (80 % des ventes), le nombre de sociétés d’exercice libéral (SEL) tient le haut du pavé.
Ce type de société a désormais franchi le seuil des 8 000 pharmacies (35,77 % u réseau) et représente clairement le principal mode d’exercice devant les sociétés à responsabilité limitée (SARL) qui continuent d’attirer. A l’inverse, les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) stagnent et les sociétés en nom collectif (SNC) régressent.
Ce phénomène vient confirmer la tendance à l’association enregistrée depuis 2008 et qui, toutes formes confondues, séduit désormais plus de trois officinaux sur quatre. Un mode d’exercice qui se traduit par une concentration du réseau, puisqu’entre 2013 et 2014, les regroupements ont enregistré une hausse d’environ 16,6 %.
D’autant que les restitutions de licences se sont poursuivies dans le même temps. Quelque 88 pharmacies ont ainsi tout bonnement disparu l’année passée ; confirmant la règle d’une officine fermée tous les trois jours. Conséquence : l’Hexagone compte désormais une pharmacie pour 2936 habitants (1/2 904 habitants en 2013). « Le maillage territorial reste néanmoins harmonieux », relativise le CNOP rappelant au passage qu’« une pharmacie sur trois se situe dans une commune de moins de 5000 habitants ».
Reste à savoir si ce seuil pourra être maintenu car le nombre de jeunes diplômés s’inscrivant directement en section A ne cesse de diminuer d’années en années ; avec à la clé un âge moyen des titulaires qui ne cesse de progresser et se rapproche petit à petit des 50 ans (49,9 ans en 2014), alors que l’âge moyen des pharmaciens n’est que de 46,6 ans.