Le plan Santé présenté par le Gouvernement est une nouvelle opération de communication. Rien sur le financement. Rien sur la nécessité d'assurer la sécurité des patients. Rien qui améliore vraiment les relations insuffisantes entre la médecine de ville et la médecine hospitalière. Rien sur la charge bureaucratique dans laquelle la médecine se noie. Rien sur les urgences qui débordent. Rien sur les pénuries de médicaments. Rien sur notre industrie de santé qui perd des places dans le concert mondial. Rien sur le fait qu'aujourd'hui, on ne trouve plus de médecin traitant, et encore moins de médecins qui se déplacent à domicile. Rien sur la nécessité d'adapter nos structures, en particulier hospitalières, au progrès médical.
Certes, il y a la disparition du numérus clausus. Mais rien n'est dit pour expliquer comment se fera la sélection.
L'objectif d'augmenter de 20% le nombre de médecins est d'ores et déjà insuffisant puisque 25% des médecins autorisés à exercer en France sont à diplôme étranger. Il faudrait aller bien plus loin, et comprendre que la médecine va nécessiter de plus en plus de professionnels spécialisés.
Les territoires vont être gravement désertés. La création d'hôpitaux de proximité est un tour de passe-passe. Car on va désormais appeler hôpitaux de proximité de simples dispensaires.
La médecine libérale va être enfermée dans un carcan bureaucratique de plus en plus étroit : même les assistants médicaux promis pour les aider sont désormais conditionnés à une nouvelle couche d'obligations administratives.
Enfin, dans ce plan, tout est centralisation : tout le monde doit faire pareil. Pourtant, les expériences réussies à l'étranger montrent qu'il faut laisser les acteurs s'organiser au plan local. La vision d'une médecine centralisée n'est pas adaptée aux évolutions des besoins.
Notre population grandit et vieillit, les techniques médicales se diversifient et se modernisent. Pourtant le projet qui nous est présenté est bureaucratique, sans hauteur, non financé et très insuffisant. Le projet de loi santé a été écrit par l'administration là où on aurait dû écouter les professionnels et les patients. Quel gâchis.
Le 13 février 2019 -