Le nombre de prostatectomies totales diminue (19 163 en 2017 contre 23 192 en 2011), les traitements focaux (qui ne détruisent que les zones malades) et les chirurgies ambulatoires se développent.
Identifier les personnes à risque
- Les patients d’origine africaine et plus encore les Antillais (qui, au facteur ethnique ajoutent un sur-risque lié à l’exposition à la chlordecone) ainsi que les hommes ayant dans leur famille des antécédents de cancer de la prostate, du sein ou de l’ovaire, doivent être ciblés prioritairement. « On sensibilise les sénologues ; on leur demande d’informer les patientes ayant des cancers gynécologiques liés à BRCA1 ou BRCA2 que les hommes de leurs familles, s’ils sont eux aussi porteurs de ces gènes mutés, ont un risque accru de cancer de la prostate. Et qui plus est, de cancers très agressifs ».
- Le dosage précoce du PSA pourrait également se révéler un outil très intéressant. Un premier dosage à l’âge de 40 ans serait un facteur prédictif important du risque individuel pour un homme de développer un jour un cancer de la prostate.
- Parallèlement à l’utilisation raisonnée du PSA, de nouveaux marqueurs biologiques du cancer de la prostate sont en développement et en cours de validation.
- Les biopsies dites ciblées sont en train de devenir la règle, remplaçant et complétant les biopsies pratiquées dans toute la prostate. Elles permettent une détection du cancer beaucoup plus efficace.
- L’IRM se révèle de plus en plus performante, non seulement pour localiser une tumeur, mais également pour évaluer son agressivité. Au point que les urologues considèrent que c’est « la » révolution en matière de diagnostic des tumeurs prostatiques. « L’IRM prendra peut-être un jour dans le cancer de la prostate, la place de la mammographie pour le cancer du sein », envisage le Pr Mongiat-Artus.
- Enfin, les traitements médicaux, utilisés pour les cancers ayant donné des métastases, sont en perpétuelle amélioration. De nouveaux traitements prolongeant la survie ont vu le jour durant la dernière décennie et d’autres sont sur le point de compléter l’arsenal. La combinaison de ces molécules et l’optimisation du choix de ces dernières permettront d’augmenter la survie des patients et de protéger leur qualité de vie. L’objectif est désormais de faire du cancer de la prostate avec métastases une maladie « chronique ».
Ainsi, l’objectif zéro décès paraîtra à portée d’efforts.
Cancer de la prostate, les chiffres clés
48 427 nouveaux cas en 2013 (53 917 en 2011)
8 625 décès en 2013 et 8 207 en 2017
Taux de survie nette à 5 ans : 93 % (contre 88 % pour la décennie précédente).
Plus de 80 % de survie à 10 ans.
Age médian de 69 ans au moment du diagnostic et de 83 ans au moment du décès
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