Pour la première fois en France, un logiciel de télésurveillance médicale intégrant les données de santé des patients est accessible au remboursement et sera mis à disposition des patients avant la fin de l’année.
Le 9 avril dernier, la Haute autorité de santé a rendu un avis favorable à la prise en charge par l’Assurance maladie de Moovcare®, un logiciel qui permet de détecter précocement les risques de rechute et de complications chez les patients atteints d’un cancer du poumon, grâce à un questionnaire en ligne.
Les études cliniques ont démontré que les utilisateurs de l’application vivent en moyenne 7,6 mois de plus que les patients bénéficiant du suivi classique comprenant des consultations et scanners réguliers. À 24 mois, la moitié des utilisateurs de l’application sont en vie contre un tiers des patients réalisant un scanner tous les 3 mois.
La Haute autorité de santé a considéré que le bénéfice clinique apporté par Moovcare® était notable et que l’application avait un intérêt de santé publique, en raison de la fréquence et de la gravité du cancer du poumon.
Elle a également estimé que la démarche de Moovcare®, de type « PRO » (Patient-reported outcome)avait une place dans la stratégie thérapeutique, en tant qu’outil complémentaire à l’arsenal existant pour la surveillance des patients atteints d’un cancer du poumon. Moovcare® est ainsi la première solution de télémédecine à avoir accès au remboursement.
« Nous sommes très heureux des résultats de cette évaluation qui témoignent d’une véritable reconnaissance par les pouvoirs publics du bénéfice clinique apporté par Moovcare® aux patients atteints de cancer » déclare Daniel Israël, président de l’entreprise SIVAN, qui a développé le logiciel. « Cette décision va permettre de rendre cette application innovante accessible au plus grand nombre et ouvrir la voie à de nouveaux outils pour optimiser le suivi du patient tout au long du parcours de soins ».
Chaque semaine, Moovcare® envoie au patient un email qui l’invite à remplir un questionnaire sur ordinateur, tablette ou téléphone mobile. Le logiciel analyse les réponses et émet automatiquement une alerte transmise au médecin spécialiste référent, si un risque de récidive ou de complications est détecté.
Cette détection précoce des rechutes permet au médecin de réagir plus rapidement, d’adapter la prise en charge à l’évolution clinique du patient et à terme, d’éviter des hospitalisations, ce qui pourrait représenter une source d’économies pour le système de soins.
« L'Institut Curie entend être moteur pour accompagner l’amélioration du suivi médical grâce aux nouveaux outils numériques. Notre partenariat avec SIVAN, et l'utilisation du logiciel Moovcare®, témoigne de notre investissement dans le secteur de la santé connectée. Cette innovation représente une aide précieuse pour les praticiens et les patients, notamment en termes de rapprochement entre la ville et l’hôpital, d’amélioration de la sécurité pour la personne malade, et de la capacité à intervenir rapidement pour l’équipe soignante », déclare le Pr Alain Livartowski, responsable des projets e-santé à l’Institut Curie.
L’application Moovcare® a déjà été mise à disposition d’une cinquantaine de patients, en attendant le lancement national attendu en fin d’année. SIVAN étudie actuellement la possibilité d’étendre le dispositif aux patients atteints de cancer du sein. Le développeur travaille également à un outil de détection précoce du cancer du poumon appelé SmokeCheck®, .