Diabète, obésité, cancers…En France, plusieurs millions de personnes sont touchées par les maladies chroniques. Sept associations interpellent le Gouvernement sur l’urgence de renforcer la prévention, d’agir sur la qualité nutritionnelle et d’éviter les risques de contamination chimique de l’alimentation.
Du glyphosate dans des céréales de petit-déjeuner, des nanoparticules dans des bonbons, des hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales (MOAH) dans des lentilles corail, des résidus de pesticides, des perturbateurs endocriniens et autres additifs controversés : la liste des substances chimiques qui s’invitent dans les produits alimentaires est longue, très longue. Or beaucoup n’ont rien à y faire.
Les effets à long terme des expositions aux substances chimiques telles que les pesticides et les perturbateurs endocriniens doivent être pris en compte, même à faible dose. Réduire l’exposition des populations aux risques liés à la contamination chimique de notre agriculture et de notre alimentation doit être une priorité.
Dès lors que ces substances présentent des risques pour la santé, le principe de précaution doit être appliqué et des mesures règlementaires doivent être prises, en France et en Europe, pour protéger les citoyens. Dans les faits, les sept associations signataires* conidèrent que ces épineux dossiers ne reçoivent ni l’attention ni les actions qu’ils méritent de la part des ministères concernés. Elles déplorent que les Etats généraux de l’alimentation ne traitent pas non plus sérieusement de ces questions qui fâchent.
Il est indispensable, en outre, d‘assurer plus de transparence et d’information sur notre alimentation. Que recouvrent véritablement les allégations nutritionnelles et de santé ? Quelle est la fonction des additifs ? Sont-ils dangereux pour la santé ? Quels pesticides sont utilisés dans la production des aliments ? Les animaux que l’on retrouve dans les produits transformés ont-ils été nourris aux OGM ?
Pour lutter contre le surpoids et l’obésité, facteurs de risques aggravant les maladies chroniques, il faut améliorer la qualité nutritionnelle de l’alimentation et prendre des mesures concrètes, comme l’interdiction de la publicité ciblant les enfants de moins de 16 ans pour des produits alimentaires trop riches en sucre, sel ou/et matières grasses (avec pour référence le modèle des profils nutritionnels de l’OMS Europe). Autre exemple : après l’initiative de la France du Nutri-score, un étiquetage basé sur un code couleurs à l’avant des emballages pour permettre aux consommateurs de comparer d’un coup d’œil les teneurs nutritionnelles des produits, il est nécessaire de rendre ce logo obligatoire en Europe.
L’Assemblée générale de l’ONU a mis à l’ordre du jour la stratégie pour faire face à l’épidémie de maladies chroniques. La France peut et doit agir dans un contexte international qui reconnaît la gravité et l’urgence de la situation, en particulier dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation.
Pour faire face à l’explosion de ces maladies chroniques, il faut s’attaquer aux sources de pollution et de contamination dans notre environnement et notre alimentation, de la fourche à la fourchette. Toutes les politiques publiques doivent converger vers cet objectif : santé, transition écologique, agriculture et alimentation, économie, et même la politique de commerce extérieur (pour se prémunir des conséquences de traités de nouvelle génération comme le CETA, accord entre l’Union européenne et le Canada).
Organisations signataires : Réseau Environnement Santé (RES), foodwatch France, Générations Futures, Fondation pour la nature et l'Homme, WWWF, Alerte des médecins sur les pesticides, France Nature Environnement (FNE).