Editorial
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Le sommeil est indispensable à l’équilibre métabolique et psychologique, mais il est sensible et vulnérable. Les substances psychoactives peuvent notamment avoir une influence sur le sommeil, les caractéristiques de ce dernier pouvant également influencer leur consommation. L’objectif de cet article est de décrire les associations entre sommeil et pratiques addictives dans la population française. Les fumeurs quotidiens, qu’ils soient peu ou fortement dépendants, étaient plus fréquemment courts dormeurs que les occasionnels et les non-fumeurs. Les fumeurs quotidiens fortement dépendants étaient également nettement plus sujets à l’insomnie chronique que les autres fumeurs et les non-fumeurs. Notre étude met en évidence des liens significatifs entre consommation de substances psychoactives et caractéristiques du sommeil parmi les adultes, soulignant ainsi l’importance de la prise en compte de chacune de ces thématiques dans l’appréhension de l’autre.
De multiples effets sanitaires, allant des troubles du sommeil aux maladies cardiovasculaires et au cancer, ont été attribués au travail de nuit ou d’autres horaires de travail atypiques. Dans cet article, la prévalence du travail de nuit en France et son évolution entre 1990 et 2013 sont décrites. Des matrices emplois-expositions (MEE) annuelles permettant de décrire les horaires de travail par profession et branche d’activité en France ont été développées à partir des données des enquêtes Emploi de l’Insee. La prévalence du travail de nuit a été estimée en croisant les MEE des années 1992, 1999 et 2012 avec le recensement de la population de 1990, 1999 et 2013. Le nombre de travailleurs de nuit habituels et occasionnels en France est passé de 3,3 millions (15,0% des actifs) en 1990 à 4,3 millions (16,3%) en 2013. Le travail de nuit habituel a présenté la plus forte progression au cours de cette période (de 800 000 à 1,9 million d’individus). En 2013, le travail de nuit habituel était principalement observé chez les infirmiers, sages-femmes et aides-soignants (n=274 435), les agents de surveillance, l’armée, les policiers et les pompiers (n=212 762) et les conducteurs routiers et livreurs (n=139 363). Ces chiffres montrent l’ampleur du recours au travail de nuit et l’augmentation importante du nombre de travailleurs de nuit habituels dans les années récentes. L’impact sanitaire associé à ces horaires de travail justifie la mise en place d’une veille sanitaire pour les travailleurs concernés.