Dans la suite des travaux impulsés en 2017 lors de la Grande conférence de santé, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ont demandé au Professeur Uzan, doyen honoraire de la Faculté de médecine Sorbonne Université, de mener à bien une mission permettant de définir une procédure pour l’actualisation régulière des compétences des médecins. Le Pr Uzan, en sa qualité de président du Comité de pilotage sur la recertification des médecins, a remis aujourd’hui son rapport aux ministres.
L’article 11 du code de déontologie médicale dispose que « tout médecin entretient et perfectionne ses connaissances dans le respect de son obligation de développement professionnel continu ». Cette notion de formation et de mise à jour régulière des connaissances et compétences professionnelles revêt une importance particulière pour les médecins dès lors que l’on estime que 50% des connaissances médicales ont évolué au bout de 5 ans, rendant impérative une poursuite de la formation au-delà de la délivrance du diplôme. Un certain nombre de pays anglo-saxons et européens ont d’ailleurs adopté des procédures de certification et de recertification des médecins.
A l’issue d’une large concertation menée par le Comité de pilotage sur la recertification auprès des syndicats, des ordres, et des organisations représentatives des médecins et des étudiants, le rapport préconise une certification et une valorisation périodique du parcours professionnel et des acquis tous les 6 ans, qui concerne tous les médecins, et tous les modes d’exercices. Plus qu’un contrôle, la procédure proposée se veut un exercice de promotion et de valorisation, voire d’évolution des compétences.
Le Pr Uzan recommande que la démarche s’applique à tous les médecins diplômés à partir de 2021, dans le cadre du 3ème cycle rénové des études médicales, et qu’elle soit ouverte à tous les autres professionnels inscrits au tableau de l’Ordre des médecins, et fortement encouragée.
Pour être incitative, la procédure doit être simple et relativement rapide ; le rapport propose ainsi qu’elle soit entièrement dématérialisée, chaque professionnel disposant d’un espace personnel numérique, et qu’elle repose en grande partie sur l’auto-évaluation.
Des critères d’évaluation qui dépassent les seules compétences techniques :
La certification pourrait reposer sur cinq critères d’évaluation et un critère de valorisation.
Parmi les critères d’évaluation, le rapport inclut deux éléments spécifiques : le médecin doit montrer qu’il s’inscrit dans une démarche d’amélioration de la relation médecin-patient. C’est le « prendre soin » qui est ici valorisé.
La procédure donne également une place à la qualité de vie et à la santé du professionnel.
Les professionnels fortement impliqués dans la définition des contenus :
Le contenu du parcours de formation tout au long de la vie est fixé par les Conseils nationaux professionnels (CNP) et le Collège de la Médecine Générale (CMG) qui sont au cœur de la procédure ; il s’appuie sur des « éléments métiers » et des compétences avec :
Le principe de l’Accréditation des disciplines à risques par la Haute Autorité de Santé (HAS), qui vaut DPC, doit pouvoir être étendu aux disciplines qui le souhaitent.