Le Président de la République, lors de ses vœux aux français le 31 décembre, s’est voulu offensif. Reste à savoir s’il s’est montré persuasif. Les premiers sondages ne pas probants à cet égard. Mais le Chef de l’Etat le croit. Ne serait-ce parce qu’il a convié les français à un « grand débat » qui, de janvier à mars, doit rassembler le plus de citoyens pour débattre autour de quatre grands thèmes : la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté, l’'organisation de l'Etat et des services publics…
Et la santé ? Rien, ou bien peu, dans le discours du président, si ce n’est une allusion à la pénurie de médecins dans des territoires ruraux.
Et pourtant la politique de santé ne mérite–t-elle pas un thème à elle seule, alors que les hôpitaux ferment dans des régions, que les maternités sont lourdement incitées, quand elles n’y sont pas contraintes, à cesser leur activité, que des territoires entiers manquent de médecins qui désertent ces régions, lorsque le seul établissement de santé dans une contrée reste, et dans quel état, un établissement pour personnes âgées avec des personnels en nombre insuffisant ? La réponse ne fait guère de doute .
Un espoir ténu cependant : ce « grand débat », dans son quatrième chapitre, devrait permettre d’aborder le problème des services publics. Et qui dit service public dit aussi hôpital. C’est en tout cas ce que veut espérer la Fédération hospitalière de France qui s’insurge dans un communiqué de l’oubli de la santé et de la situation des hôpitaux dans cette grande messe. Et d’appeler le Président de la république « à inclure la problématique de l’accès aux soins et de la situation des hôpitaux au cœur de ces concertations citoyennes ». Espérons que le Chef de l’Etat dans sa lettre aux Français réponde à ce souhait de la FHF.
Mais il faut surtout que les participants à ces réunions incitent les organisateurs, comme cela est possible, d’aborder le problème de la santé. C’est indispensable à l’heure où, on le constate quotidiennement, la qualité des services de santé, souvent faire de moyens, se dégrade.
Dans ce cadre, le problème de la démographie médicale reste un sujet essentiel des discussions. Tout comme celui de l’accès des citoyens aux services sociaux, caisses d'assurance maladie, caisse de retraites qui ont déserté bien des territoires ruraux pour se replier dans des cités, souvent très éloignées.
Ainsi se pose la sempiternelle et néanmoins fondamentale question : comment attirer dans des territoires que l’on a débarrassé des services publics, médecins, personnels de santé et décideurs ? Voilà un débat qui ne manquerait pas d’allure…et qui pourrait dévoiler, qui sait, allons rêvons, certaines pistes intéressantes. Proposées ensuite lors d’un référendum d’initiative citoyenne. Là, le rêve devient utopie… Mais il est vrai que le principe lui même pose question. C’est un autre débat .