« La pharmacie de demain sera une pharmacie de services » selon Francis Mégerlin, professeur en sciences du médicament et autres produits de santé, à l’université de Strasbourg et organisateur du premier colloque officinal franco-belge. Pour la présidente de l’association Pharma Système Qualité (PHSQ), Laëtitia Hible, il ne fait d’ailleurs aucun doute qu’« à l’heure où la démocratie sanitaire devient réalité et que le temps médical doit être optimisé, les pharmaciens doivent prendre leur destin en mains et proposer de plus en plus de services dans leurs officine ».
Comment ? En s’engageant préalablement dans une démarche qualité. Car selon le président de la section A de l’Ordre des pharmaciens, Alain Delgutte, « la qualité doit être perçue par l’ensemble des pharmaciens comme une évidence ». Elle sera d’ailleurs, dans cette optique, proposé à l’ensemble de la profession quelle que soit la taille de la pharmacie ». Une évolution indispensable, selon la présidente de PHSQ, car la démarche qualité va agir « à plusieurs niveaux dans le développement de la pharmacie de service ».
La qualité va d’abord contribuer à mieux organiser l’officine et favorisera ainsi à la fois la mise en place de services et surtout le choix de ceux-ci par l’équipe officinale. Et cette capacité à prioriser les choix est une priorité pour un chef d’entreprise qui doit pouvoir « jauger de son environnement et identifier les besoins de ses clients-patients pour y répondre le plus exactement possible sans se perdre dans la multitude des services qui se présentent à lui », ajoute Laëtitia Hible.
Chaque pharmacie devant proposer les services idoines pour être en phase avec les attentes de sa clientèle-patientèle, il conviendra donc au(x) titulaire(s) de faire les choix les plus pertinents en fonction de la population, de la typologie de l’officine, de son environnement professionnel et de la concurrence. Autant de critères que la démarche qualité contribue à bien identifier.
« La démarche qualité contribuera aussi à sécuriser ces services et donc à garantir leur reproductibilité », précise encore Laëtitia Hible. Car un service n’a véritablement de sens que s’il peut être proposé à l’identique à n’importe quel patient-client et par n’importe quel membre de l’équipe officinale. D’où la nécessité de pouvoir le tracer afin d’en garantir le bienfondé et d’identifier tout dysfonctionnement éventuel.
Outre cette traçabilité, la démarche qualité contribuera enfin à inciter le pharmacien et l’ensemble de son équipe à raisonner en mode projet. En clair à déterminer l’intérêt d’un service et les moyens à mobiliser pour le mettre en place. C’est à ce prix que « les pharmaciens dont la compétence, l’accessibilité et la disponibilité sont indiscutables pourront prétendre inscrire leurs officines dans le parcours de soins, dans l’inter-professionnalité et profiter pleinement de la digitalisation de la santé » estime le président de l’Association des pharmaciens Belges, Alain Chaspierre. Des sujets qui seront au cœur du prochain colloque franco-belge, dont Pharma Système Qualité sera encore partenaire.