Editions SNITEM - LES INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES M?DICALES

DISPOSITIFS M?DICAUX & PROGR?S DE LA SANT? DE LA FEMME

- Théragora le 13 août 2018 - Snitem septembre 2O17 N° 12 - Page 0

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Septembre 2017

 

Une médecine a? part entie?re, mais si particulie?re

Professeur Bernard Hédon - Gynécologue-obstétricien
Professeur de Gynécologie-obstétrique a? la Faculté de médecine de Montpellier (Université de Montpellier)
Ancien Président du Colle?ge national de gynécologie-obstétrique (CNGOF)

 

La santé de la femme demande une vigilance particuie?re de la part de notre société humaine. N’est-elle pas « l’avenir de l’Homme » en raison de sa place dans la procréation et pour la santé des générations futures ? N’est-elle pas plus fragile que son compagnon masculin ? Ce cliché est faux a? bien des égards mais les femmes sont concernées par des pathologies qui leur sont propres et qui nécessitent une approche médicale spécifique. Je suis honoré, qu’en tant que gynécologue- obstétricien et ancien Président du Colle?ge national de gynécologie-obstétrique, d’avoir été invité a? préfacer cet ouvrage sur les innovations technolo- giques médicales concernant la santé de la femme. Le gynécologue-obstétricien a choisi cette spécialité médicale pour se consacrer aux femmes et a? leur santé. Le Colle?ge national s’est donné comme slogan « Tout pour la santé de la femme », ce qui lui sert aussi de logiciel de ré exion pour émettre ses avis. Si c’est bon pour la santé de la femme, l’avis est favorable. En revanche, si cela doit mettre en danger la santé de la femme, l’avis ne peut e?tre que défavorable.

On entend dire que la femme est le parent pauvre de la recherche et des avan- cées médicales parce que la société est dirigée par les hommes. J’ai toujours trouvé cette opinion fausse et injuste. Elle ignore en e et la féminisation, aujourd’hui majoritaire, de nos professions de médecin et de chercheur. Elle fait des avancées extraordinaires réalisées dans tellement de domaines de la santé de la femme : la contraception, le diagnostic prénatal, l’hormonologie, la prévention des cancers (cancer du col), le diagnostic précoce par dépistage organisé (cancer du sein), la fécondation in vitro, la chirurgie conservatrice et réparatrice révolutionnée par l’approche endoscopique, le souci du bien-e?tre intime... La liste est longue et non exhaustive.

C’est pourquoi cet ouvrage est particulie?rement bienvenu. Il illustre a? la perfection que la médecine de la femme est une médecine a? part entie?re, avec les me?mes codes, les me?mes procédures, les me?mes besoins technologiques, la me?me recherche constante de la qualité et de la bientraitance que n’importe quelle autre spécialité médicale. Mais que c’est aussi une médecine particu- lie?re dans le sens ou? elle traite souvent de sujets intimes, voire tabous, qui né- cessitent une approche adaptée. Le respect de la personne et de son corps ainsi que le consentement éclairé qui sont une re?gle générale en médecine reve?tent ici encore plus d’importance. La gynécologie-obstétrique est parfois accusée d’e?tre une médecine violente, s’agissant notamment de l’obstétrique. Hors de toute polémique stérile et méprisable, reconnaissons qu’elle l’est parfois, pour des raisons d’urgence, tant pour la me?re que pour son enfant. Faisons en sorte qu’elle ne le soit pas pour d’autres raisons, le stress du praticien étant une explication mais non une excuse. La technologie doit nous y aider et le lecteur verra dans cet ouvrage de nombreux exemples qui le démontrent. Mais, comme toujours, les progre?s techniques doivent aussi s’accompagner de progre?s humains. C’est ainsi que la médecine se pratique et c’est ainsi que la santé de la femme sera le mieux prise en compte.

La réflexion critique doit aussi e?tre une constante. Une innovation ou un progre?s technologique, ne peut e?tre considéré comme un progre?s réel qu’apre?s que la preuve ait été faite qu’il est réellement utile et qu’il améliore la prise en charge de la santé de la femme. Les exemples sont nombreux de progre?s apparents, qui s’ave?rent néfastes en pratique, avec une balance béné ces/risques insu sante ou mal mai?trisée. Cet esprit d’autocritique doit s’appliquer a? nous, médecins, et nous devons rester vigilants, mais aussi aux autorités de régulation ainsi qu’aux patientes elles-me?mes. Les re?gles administratives, censées protéger les patientes de prises en charge dont l’innocuité n’est pas démontrée, créent parfois des situations qui privent les femmes de progre?s réels validés par la littérature. Les rai- sons économiques souvent, juridiques parfois, aboutissent a? des retards d’application non éthiques quand on se place du co?té des femmes et de leur santé. Quant aux patientes elles-me?mes, parfois manipulées par des avocats qui s’en font une spécialité, par réseaux sociaux et médias interposés, elles arrivent a? faire prendre aux politiques des décisions qui dé- passent le cadre scienti que et qui sont parfois la cause de reculs et non de progre?s pour la santé des femmes. L’esprit de responsabilité doit e?tre partagé, tous ayant quelque chose a? dire, mais chacun a? sa place avec son approche spéci que, dans l’écoute et le respect mutuel.

Et dans le futur ? Sur quoi porteront les prochaines innovations ? L’exercice de la boule de cristal est périlleux. Qui avait prévu les progre?s inoui?s réalisés dans la prise en charge de l’infécondité et la prévention de la transmission des anomalies génétiques gra?ce aux techniques de procréa- tion assistée ? Qui aurait prédit que l’endoscopie gynécologique connai- trait de telles avancées et qu’elle serait une véritable révolution dépassant

tre?s largement la sphe?re gynécologique pour s’appliquer aussi a? la chirurgie viscérale et digestive ? Il faut savoir regarder au-dela? de ce que nous savons et changer de paradigme. L’imagerie n’a pas ni de nous étonner et de nous servir. Ne la transformons pas en dictature. Restons prudents avec les matériels prothétiques, les qualités des tissus humains n’étant encore qu’imparfaitement imitées et reproduites. Risque-t-on de se tromper en prédisant que que le futur s’inscrira davantage dans la prévention et le dépistage que dans de nouvelles avancées thérapeutiques ? Ces dernie?res sont encore nécessaires, notamment pour des a ections telles que l’endométriose qui peuvent e?tre tellement handicapantes et, malgré les progre?s réalisés, encore imparfaitement prises en charge. Souhaitons- le pour la santé de celles qui en sou rent. Mais pour la grande majorité des femmes, les progre?s pour leur santé viendront de la prévention : lutte contre le éau du tabagisme, prévention des conséquences du surpoids et de l’obésité, vaccination préventive du cancer du col, hygie?ne de vie diminuant le risque de cancer du sein, contraception adaptée et individua- lisée, préparation a? la grossesse et a? la maternité, accompagnement ma- tériel et humain dans les situations de grande précarité psychologique ou sociale... : la liste est longue et la ta?che immense. La santé de la femme doit beaucoup aux innovations et aux progre?s techniques. Elle est aussi tributaire du dévouement quotidien et de l’attention sans rela?che de tous ceux qui ont décidé de lui dédier leur exercice professionnel. Cela dé- passe largement la profession de gynécologue-obstétricien et implique de nombreuses autres spécialités médicales, les sages-femmes, les psycho- logues, les responsables de santé publique jusqu’aux journalistes, responsables politiques, etc.

Cet ouvrage fait le point sur ce qui existe a? ce jour. Savourons-le pour tous les sujets qu’il aborde de façon a? la fois documentée et synthétique. Sachons surtout lui donner une suite et relever le dé de l’innovation qui ne s’arre?te jamais, surtout quand c’est pour une cause aussi noble que celle de la santé de la femme. 

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