Le plan « urgences » présenté par la ministre de la santé, Agnès Buzyn, n’a pas réellement convaincu les personnels des hôpitaux. Leur assemblée générale a décidé de reconduire la grève et réclame notamment la réouverture de lits, la création d’emplois et le versement d’une prime de trois cents euros. La crise n’est pas encore terminée.
« Il faut savoir terminer une grève dès que la satisfaction a été obtenue » s’exclamait Maurice Thorez en 1936. Les personnels des services d’urgence des hôpitaux, dont certains sont en grève depuis six mois, « sans mettre en danger la santé et la sécurité des patients » assurent-ils, n’appliqueront pas ce principe et ne vont donc pas cesser leur mouvement dans l’immédiat.
Le collectif Inter-Urgences, réuni en assemblée générale, a en effet voté la poursuite de la grève au lendemain de l'annonce par Agnès Buzyn des décisions gouvernementales qu’ils jugent très « insuffisantes ». Selon un journaliste de l’AFP présent sur place, les représentants des grévistes, rassemblés à Saint-Denis, dans la banlieue parisienne, ont voté à main levée une motion rappelant leurs revendications, et se sont insurgés contre un plan qui ne prend pas, selon eux, la mesure de la « colère » des personnels.
Déjà, quelques heures après l’annonce de ces mesures, de nombreux médecins urgentistes avaient regretté le « décalage » de ce plan avec la réalité « du terrain ». Les personnels ont eu une réaction encore plus dure et plus sévère. Ils dénoncent notamment le peu de cas que l’on fait de leur situation et réclament la réouverture de lits que le plan gouvernemental ne fixe pas, la création d’emplois et le versement d’une prime de trois cent euros. Ils sont décidés à prendre désormais la rue à témoin. Si certains sont ainsi décidés à rejoindre la manifestation de la CGT mercredi, d’autres restent plus prudents tout en approuvant cependant les principe de rassemblements locaux le 26 septembre et, d’une « mobilisation nationale », dont la date reste à fixer.
Le gouvernement n’en a donc pas terminé avec la grogne des médecins et des personnels des services d’urgence. Reste à savoir si le mouvement continuera à s’amplifier. Le plan de la ministre qui prévoit notamment une enveloppe de 750 millions d’euros sur trois ans pour les urgentistes et des mesures pour améliorer le fonctionnement des services et l’accueil des patients en état de détresse, ont reçu un accueil plutôt favorable de nombreux hospitaliers. Et il n’est pas évident que les grévistes continuent à bénéficier d’un soutien unanime du monde médical. De même, reste à savoir si la population et les patients qui considèrent avec une grande bienveillance le mouvement des grévistes, continueront à les soutenir sans faille, après la publication de ce plan.
Le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour communiquer sur les avancées de ce plan. Mais il reste loin d’avoir gagné la confiance des urgentistes.