Ce virus est bien un virus à part. Il n’a rien à voir avec celui de la grippe bien qu’ils soient tous deux enveloppés. Cette enveloppe porte sur elle la carte d’identité du virus et la fameuse protéine S (Spike pour les intimes). Une chance pour nous, cet entourage rend le virus fragile au savon et au gel hydro alcoolique. L’existence de cette membrane explique aussi le monde de contagion uniquement par voie aérienne de la Covid 19.
L’autre nom de ce virus est SRAS - coV 2, c’est à dire Syndrome respiratoire aiguë sévère causé par le coronavirus de type 2. Les coranovirus les plus courants sont les virus du rhume.
Le génome (code génétique) du virus a été très rapidement caractérisé. Il s’agit d’un ARN dit positif, c’est-à-dire capable de se reproduire directement dans la cellule qu’il infecte. On sait aussi que le virus mute relativement peu et de façon marginale. Ce qui est une excellente nouvelle. La protéine S semble être la cible principale de la création d’une réponse immunitaire efficace. Les chercheurs en ont isolé le code génétique et disposent des moyens de l’introduire dans une bactérie ou une cellule et d’en produire des copies.
Il est possible de caractériser et d’identifier les différents anticorps neutralisant la Covid 19 et de pratiquer des tests sérologiques.
Le test PCR détecte dans un échantillon recueilli dans le nasopharynx la présence du génome du virus. Une personne testée négative un jour peut être positive le lendemain. Ce test permet d’identifier les porteurs du virus et de déclencher une quatorzaine pour lui et les personnes-contacts pour casser la chaîne de contamination.
Les tests sérologiques sont destinés à garantir que le patient a été au contact avec le virus. Pourtant la seule présence d’anticorps n’est pas suffisante pour s’assurer qu’une personne a été infectée par la Covid 19. En effet, il existe deux types d’immunité : – par la synthèse d’anticorps spécifique (humorale) et ; – par la multiplication de cellule immunitaire capable de détruire le virus (cellulaire). Selon les études actuelles, l’immunité cellulaire lutte plus efficacement et plus longtemps contre le virus que l’immunité humorale. Les anticorps neutralisants sont parfois indétectables alors que la personne a été cliniquement atteinte. Il apparaît que la protection humorale dépend de l’importance des symptômes subis, de la quantité de virus avec laquelle la personne a été au contact (charge virale) et de la qualité du type de réponse immunitaire (humorale ou cellulaire ou immunitaire et cellulaire). Aujourd’hui on ne peut pas déterminer avec certitude qui a été au contact du virus et comment elle s’en est protégée tant la variabilité des réponses est importante. À ce jour, il n’existe pas de test ou d’examen de routine pour estimer la qualité de l’immunité cellulaire vis-à-vis de la Covid 19.
L’innovation vaccinale est aujourd’hui à l’œuvre pour trouver le vaccin efficace. Les techniques de création d’un vaccin sont soit ancienne est bien connues, soit totalement innovantes. Parmi les méthodes déjà employées avec succès pour d’autres virus on retrouve les vaccins contenant un virus inactivé et fragmenté, une copie de la protéine S. Ces derniers ciblent uniquement la Covid 19. D’autres utilisent des virus vecteurs non pathogènes reproductibles ou non dans lesquels on introduit par biotechnologie le code de production de la protéine S et potentiellement celui d’autres antigènes de virus. Enfin le code de production de la protéine S est associé à une protéine et/ou est entouré d’une membrane. Les deux dernières méthodes utilisent la cellule musculaire de la personne vaccinée pour produire la protéine caractéristique du virus (antigène).
Plus de 300 candidats vaccins sont à l’étude. Certains sont déjà en phases de développement chez l’homme et sont testés sur des dizaines de milliers de personnes. Malgré cette effervescence de la recherche et du développement, il n’est pas envisageable d’avoir un vaccin sûr et efficace avant la fin de l’année voire le début de l’année prochaine. Beaucoup de questions n’ont pas à ce jour de réponse. Ce vaccin nécessitera-t-il un rappel ? Quel type d’adjuvant sera-t-il employé ? Protégera-t-il à l’identique toutes les personnes ?
Les délais de production d’un vaccin sont longs. C’est pour cela que les laboratoires investissent dans des outils de production capables de produire d’énormes quantités de vaccins. Certains ont déjà commencé le processus de production sans attendre les résultats des études cliniques. Cette prise de risque est essentielle pour réduire les délais de mise à disposition d’un vaccin.
Les gestes barrière sont la règle pour protéger les autres et cela tant que le virus circulera. Ils sont indispensables à la limitation de la propagation du virus, mais auront des répercussions psychosociales non encore évaluables aujourd’hui. Ce sont les personnes âgées de plus de 70 ans qui sont très majoritairement les plus à risque de contracter une forme grave de la maladie. Lors du confinement les plus jeunes ont préservé la vie des plus âgés. En revanche, l’impossibilité du contact proche et du toucher peut créer à la longue des manques affectifs. Le lien social n’est pas soluble dans un hygiénisme rigoureux et doit revivre sous d’autres formes à réinventer. L’enjeu de demain sera de faire vivre une nouvelle convivialité respectant les distances.