La santé mentale : un enjeu majeur de santé publique
La santé mentale regroupe différentes dimensions relatives au bien-être perçu, à la présence de symptômes associés à une détresse psychologique ou encore à la présence d’une maladie mentale, elle-même pouvant relever de réalités très différentes. L’Organisation mondiale de la santé estime que les maladies mentales se classent au troisième rang des maladies en termes de prévalence après les cancers et les maladies cardio-vasculaires. En France, environ 3 millions de personnes souffrent de troubles psychiques sévères. Les conséquences de tels troubles sont majeures pour l’individu concerné, qui présente un risque suicidaire accru, et plus largement un risque plus élevé de mortalité prématurée. Les troubles psychiques constituent également un enjeu prédominant pour la société aussi bien en matière de prise en charge médicale que d’insertion sociale et professionnelle.
La crise sanitaire : un impact certain sur la santé mentale des Français
La crise sanitaire a eu un rôle de catalyseur des problèmes de santé mentale en France, mettant en exergue la nécessité de porter une attention spécifique à cette dimension. En effet, la propagation du virus s’est accompagnée d’une montée de l’inquiétude face à l’infection et de la mise en place de mesures restrictives sur le plan social, dimension essentielle du bien-être. De même, l’isolement, la baisse d’activité physique, l’augmentation du stress, l’ennui, l’organisation du travail à domicile couplée à la gestion de la vie familiale… sont autant de facteurs qui peuvent avoir un impact sur la santé mentale.
Les travaux réalisés par le biais des enquêtes menées auprès de la population confirment le contrecoup des confinements sur l’accroissement de la prévalence de troubles du sommeil, de symptômes anxieux, de symptômes dépressifs, ainsi que de symptômes persistants associés à un stress post-traumatique. Ces augmentations ont été particulièrement observées chez les jeunes ainsi que chez des populations ayant un statut socio-économique modeste. Elles se sont révélées aussi plus fréquentes dans le cas de consommation importante de médias délivrant des informations relatives à la Covid-19.
Les actions mises en place
Un tableau de bord des principaux indicateurs de santé mentale
Plusieurs signalements émanant des professionnels (services de psychiatrie et de pédiatrie notamment) portent sur une augmentation de la prise en charge de jeunes patients pour tentatives de suicides et autres diagnostics de santé mentale. Par ailleurs, les résultats issus de l’enquête Coviprev répétée dans le temps atteste d’une dégradation de la santé mentale. Dans ce contexte, la production de données de surveillance de l’état de santé mentale des populations a été renforcée.
Dans ce cadre, Santé publique France publie des bulletins hebdomadaires afin de suivre et analyser l’évolution des passages aux urgences et actes SOS Médecins (angoisse, comportements anxieux, états dépressifs…). Ces bulletins visent à informer l’ensemble des acteurs de la santé mentale de l’évolution de la santé mentale des français et contribuer ainsi aux orientations des prises de décision des décideurs, des actions menées par les acteurs de terrain, et plus largement à sensibiliser la population générale de ce constat.
En savoir plus : bulletins hebdomadaires de surveillance syndromique de la santé mentale
Des enquêtes en population générale et auprès des populations vulnérables
Santé publique France a mis en place un dispositif d’enquêtes permettant d’observer, entre autres, l’impact de cette épidémie et de la crise sanitaire sur la santé mentale des Français, et identifier les plus vulnérables. Ces enquêtes, en complément des connaissances scientifiques issues de l’analyse de la littérature, aident à la construction et au renforcement des messages de prévention auprès de la population.
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Mars 2022