Le sommeil se modifie au cours du vieillissement normal et peut être profondément affecté par certaines maladies neuro-dégénératives. Les patients qui souffrent de démences présentent à la fois des modifications de l’architecture de leur sommeil et des perturbations importantes de leurs rythmes circadiens.
De 40 à 70 % des personnes ayant la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée éprouvent des problèmes de sommeil qui ont tendance à être plus graves, et qui peuvent être épuisants pour la personne atteinte et son aidant.
Une fois la maladie d’Alzheimer diagnostiquée et donc au stade symptomatique, la fréquence des troubles du sommeil augmente encore. Ainsi, les personnes touchées se plaignent d’une altération de la qualité de leur sommeil, d’insomnie, de désorganisation du rythme veille/sommeil, voire de déambulation nocturne au point de rendre la vie au domicile impossible.
D’après des experts, les personnes qui en sont au stade tardif de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée sont éveillées pendant environ 40 % du temps où elles sont au lit la nuit, et elles dorment beaucoup pendant la journée. Dans les cas extrêmes, on constate une inversion complète du cycle habituel; la personne dort le jour et est éveillée la nuit.
Ces perturbations sont d'autant plus importantes que le patient est très âgé et présente, en outre, un état de confusion et d'anxiété. Ceci le prédispose à des moments d'agitation au cours, par exemple, d'un réveil nocturne.
Une bonne hygiène du sommeil est dans ce cas indispensable pour prévenir une telle situation.
Voici quelques exemples de règles simples que vous pouvez adopter :
Ces déambulations nocturnes ont généralement des conséquences directes sur l'entourage de la personne malade. Il est souvent difficile pour vous, les proches, de les supporter, car il devient complexe de dormir et de récupérer.
Paradoxalement, si votre proche marche la nuit, il dormira probablement beaucoup dans la journée, ce que vous ne ferez certainement pas.
Le moment du coucher a tout intérêt à être ritualisé pour aider la personne à comprendre ce que l’on attend d’elle et lui permettre de s’abandonner au sommeil.
L’anxiété est souvent accrue en fin de journée ou en début de soirée. Elle est liée à la tombée de la nuit et à la fatigue accumulée tout au long de la journée.
On appelle cela "l'agitation vespérale". Elle correspond à une augmentation marquée de l'agitation, de la confusion mentale et de la déambulation en fin de journée ou en soirée. Entre 10% à 66% des personnes âgées de la maladie d’Alzheimer présentent ce syndrome. Il serait lié à une dysrégulation de la température corporelle causée par la maladie d’Alzheimer ou à la dégénérescence des neurones cholinergiques.
La nuit est un moment où la personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée risque le plus de se mettre en danger. Il n’est pas rare que, la nuit, le sentiment d’abandon et l’anxiété poussent la personne à quitter un lieu devenu étranger.
Elle peut aussi penser, lors de ses réveils successifs, que l’heure est venue de s’activer, déjeuner, s’habiller… ou encore supposer, à l’heure qu’elle voit au réveil, que, normalement, il devrait faire jour et s’en inquiéter.
Dans ces différentes situations, la personne se met en mouvement et parfois, tente de sortir de chez elle. Pour éviter cela, il faut essayer de comprendre pourquoi la personne âgée se lève la nuit :
L'avis du médecin est indispensable pour éliminer une cause curable à des levers trop fréquents (douleurs d'arthrose en poussée, infections urinaires en cours, ventre douloureux avec diarrhée ou non, fièvre qui agite, etc.), revoir la préparation de la nuit voire prescrire un somnifère ou un traitement limitant les éventuelles hallucinations.
Pour éviter les chutes, des équipements simples comme des détecteurs de mouvement permettent que les lumières s’allument automatiquement dans la pièce où la personne malade entre.