La prostitution des mineurs est une problématique centrale pour le service dédié ŕ la prévention et ŕ la protection des enfants en danger

Un premier bilan du 119 encourageant

Par StĂ©phane de Vendeuvre -  Co-fondateur de ThĂ©ragora

Théragora - www.theragora.fr

Un peu plus de quinze mois après avoir vu le jour, le 119 vient de dresser le premier bilan de son action. L’occasion de revenir  sur les missions de ce service dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger et de prendre conscience de l’étendue de la problématique que constitue la prostitution des mineurs.

« La prostitution des mineurs, n’est pas une problématique nouvelle » a d’emblée rappelé le directeur du Snated (Service national d'accueil téléphonique de l'enfance en danger) – le 119-, Pascal Vigneron, à l’occasion de la présentation du premier bilan de cette plateforme nationale d’accueil téléphonique. Une longévité qui choque par rapport à la jeunesse de ce dispositif (DPLM) né dans le cadre du plan interministériel de lutte contre la prostitution des mineurs de novembre 2021. Une problématique que pourraient expliquer les dix-huit mois nécessaires pour « accoucher » le 119.

Car la prostitution des mineurs semblent bel et bien être le parent pauvre de la politique de prise en charge social de l’enfance. Pour preuve les moyens insuffisants dont disposent les acteurs. Et en particulier dans le domaine de la formation des magistrats comme des forces de l’ordre. D’où « la difficulté des associations, lorsqu’elles se constituent partie civiles lors des procès, à obtenir la requalification des infractions en viol » comme l’a rappelé Martine Brousse, présidente de La voix de l’enfant et vice-présidente du 119.

 

L’Île-de-France première région concernée

Il ne fallait donc pas s’attendre à des miracles lorsque Caroline Gierden, Chargée de projet au 119 et les membres de son équipe sont venues livrer les premiers chiffres et revenir sur les actions engagées par le 119 dans le cadre de ces trois missions : être une plateforme nationale d’écoute, de conseil et d’orientation, cartographier au niveau national la prostitution des mineurs et sensibiliser nos concitoyens et en particuliers les enfants à ce fléau.

« Dans 59 départements, nous avons été confrontés à quelque 143 situations différentes a t-elle ainsi expliqué. Bien que l’Île-de-France semble clairement être à l’origine de la majorité (22%) des signalements, pas question pour autant de stigmatiser un département en particulier. L’approche du 119 est nationale et ce premier bilan ne permet pas encore de distinguer des problématiques plus spécifiquement locales.

 

Des jeunes filles de 10 à 19 ans

Les données collectées ont toutefois permis de mieux comprendre l’origine des alertes. « 43 % des appels émanent ds adultes composant le premier cercle familial et 14 % de la famille élargie » quand « 20 % proviennent des professionnels issus de l’ASE (aide sociale à l’enfance), de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) ou de l’éducation nationale ». Autre enseignement plus surprenant de ce bilan : les 12 % d’appels passés par des « personnes ne souhaitant pas se désigner » et qui pourraient être les clients eux mêmes.

Quant aux victimes, elles sont clairement « des femmes avec un âge médian de 15 ans ». En clair, la prostitution des mineures frapperait des jeunes filles de 10 à 19 ans. La raison ? « La prostitution des jeunes hommes serait plus tardive et sans doute moins bien identifiée. Mais là encore il conviendra de pousser plus loin les investigations pour obtenir des données plus précises. D’autant que « dans 62 % des cas, les mineurs sont déjà connus des services de protection de l’enfance ».

 

Actions engagées

A l’occasion de ce premier bilan, le 119 a néanmoins pu identifier des problématiques directement liées à la prostitution des mineurs, telles que « la souffrance psychologique » qui se retrouve dans 86 % des cas ou encore « les fugues » (84%) et « le désinvestissement de la scolarité » (70%). Sans oublier « la consommation de produits stupéfiants » (51%). Autant d’informations qui devraient donner, à terme, matière à réflexion et en particulier sous l’angle d’un accompagnement psychologique.

Des informations qui ont en tout cas permis au 119 d’engager des actions. Outre la transmission d’informations aux départements, le DLPM (dispositif de lutte contre la prostitution des mineurs) a pu prodiguer à l’appelant des conseils directs, à la fois éducatifs et juridiques ; ou encore favoriser la mise en lien avec le service de l’ASE en charge du mineur ; voire orienter vers des dispositifs locaux spécifiques relatifs à la prostitution des mineurs.

 

Une série de podcats pour sensibiliser

Cette cartographie de la prostitution des mineurs a également été rendue possible par l’envoi de quatre questionnaires aux directeurs enfance-famille des services d’aide sociale à l’enfance dans chaque département. Une initiative couronnée de succès au regard des taux de réponses obtenus : 91,3 % des foyers, 89 % des CRIP, 86,2 % des ASE et 73 % des DEF.

Enfin, dans le cadre de sa mission de sensibilisation, le 119 a pu intervenir auprès d’un millier de professionnels concernés par la prostitution des mineurs (directeurs de la PJJ, éducateurs...). Et cette action devrait se poursuivre et s’amplifier grâce à divers outils dont une série de cinq podcasts. Réalisé avec le directeur du 3018 (lute contre le cyberharcèlement), Samuel Comblez, ce premier épisode permettra de mieux comprendre ce que sont les violences numériques et leurs liens avec la prostitution des mineurs. Un premier outils qui s’inscrit dans le cadre d’une véritable stratégie de lutte contre la prostitution des mineurs et devrait donc être complété par toute une palette de projets nationaux et locaux.

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